vendredi 6 janvier 2012

Un peu d'Histoire 3: Notes sur l'armée de Louis XV.

LES RÉGIMENTS.

On distingue 2 catégories de régiments:

I: La maison du Roi,
composé entre autre des célèbres Garde Française, des Cent Suisses, Garde Écossaise, Garde du Corps, Garde de la Porte, Troupes de la Police, Garde de la Manche...

II:Les Troupes Réglées,
réparties en 3 catégories:

1: Les régiments royaux,
portant le nom du roi, de la reine et des princes de sang, Sous la direction des 3 régiments d’état-major, par ordre d'importance: Colonel-Général, Mestre de Camp Général et Commissaire Général.

2: Les régiments de gentilshommes,
ceux qui nous intéressent le plus par rapport aux guerres du Canada, car ils formaient l'ossature de l'armée française.
Leurs noms changeaient souvent car ils portaient celui du colonel qui les commandait, ou plutôt les possédait.
En effet, les charges étant vénales, on achetait un régiment comme on achète une terre.
Un jeune homme de haute naissance devient colonel à 18 ans pour 40 000 écus, un officier de carrière (à l'époque, on parle d'officier de fortune) ne devient qu'exceptionnellement lieutenant-colonel en 40 ans, grâce à son talent, et n'a plus aucun espoir de promotion, le commandement d'un régiment étant soumis à la Vénalité, c'est à dire à celui qui peut se le payer.

3: Les régiments de Province,
généralement levés par des états aux langues et aux cultures minoritaires et méprisée par le gouvernement central, comme la Bretagne et le Languedoc.
C'est un héritage des levées communales du Moyen-Age.


LA RANÇON.

Autre héritage médiéval, la rançon était pratiquée par tous les états européens.
Des accords signés avec l'Angleterre le 18 juin 1743, mettent en place un barème de prix.
Un soldat se rachète 4 livres, un sergent 10, un capitaine 70, un colonel 600, un brigadier 900, un maréchal de camp 1 500, un lieutenant général 15 000 et un maréchal 50 000.

On ne garde pas les prisonniers, les soldats étant difficiles à trouver.
Le colonel était obligé de racheter ses soldats. S'il manquait de moyens, un autre colonel le faisait pour son propre service, et en devenait propriétaire (oui, propriétaire, n'oublions pas la vénalité des charges).

C'est la Révolution française qui mit fin à ce trafic millénaire, imposant aux adversaires d'échanger les prisonniers à égalité de grade.

La rançon a eue au cours des siècles un aspect non négligeable: l'avantage humanitaire de faire des prisonniers, plutôt que de tuer.
Les indiens ne comprirent jamais tout à fait cette pratique. Pour eux, on respecte un prisonnier en le torturant le plus longtemps possible avant sa mise à mort. Plus il aura souffert, plus son âme de guerrier sera honorée pour l'éternité, et par la tribu.


LE RECRUTEMENT.

Le seul qui puisse donner un engagement régulier et valable, c'est le colonel.
Il déléguait ce pouvoir à des sergents et à de simples soldats qui partaient "en congé" chercher des recrues.

Les parents et amis des sergents les aidaient dans cette tache pour trouver des hommes de qualité, car on récompensait aussi ceux qui "fournissaient" les nouvelles recrues.
Ainsi, de véritables entreprises privées de recrutement virent le jour, à grand renfort d'affiches alléchantes, de promesses d'aventures sulfureuses et de bonnes chopines (quand on est saoul, on croie et on signe n'importe quoi).

Les recruteurs, en grand uniforme, perruqués, poudrés, clinquants de dorures, étaient de véritables racoleurs, qui donnaient une image bien fausse des dures réalités de la vie de garnison, et surtout de l'incroyable cruauté de la guerre, à de pauvres naïfs.

Si tout ce baratin ne suffisait pas et que les quotas n'étaient pas atteins, on utilisait la "méthode anglaise", c'est à dire un bon coup de gourdin derriere les oreilles, et la pauvre "recrue malgré elle" se reveillait sur un bateau en partance vers un nouveau monde.



Tout ceci nous parait bien fantasque aujourd'hui, mais n'oublions pas que l'Ancien Régime est une autre société, presque une autre civilisation avec ses codes et ses traditions souvent en opposition avec notre vie au XXIe siècle. La Révolution Française fit disparaitre une infinité de coutumes et de mœurs. Je ne dis pas que c'est bien, je ne dis pas que c'est mal, c'est juste comme ça.

5 commentaires:

  1. "Je ne dis pas que c'est bien, je ne dis pas que c'est mal, c'est juste comme ça."

    tu ne serais pas un peu normand toi par hasard ?

    cordialement
    paco

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  2. Normand du sud, alors.
    N'oublions pas que les vikings (north-men) ont détruit Saint- Paulien (Ruessium, à l'époque), ancienne capitale du Velay.
    Ils ont peut-être laissé du code génétique dans le coin.

    En fait, ce que j'essaye de dire, c'est que je ne prend pas parti. La Révolution Française est trop souvent encensée dans les livres d'Histoire hexagonaux, puisqu'elle marque le début de la république, malgré les horreurs sans nom qu'elle a occasionnée.

    Je ne suis ni un admirateur de l'Ancien Régime, ni de la Révolution. Je me contente d'essayer de coller au plus près possible à la réalité historique, à mon petit niveau.

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  3. Tout à fait d'accord avec toi!

    on fait de l'histoire et rien que ça!

    cordialement
    paco

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  4. En tout cas des articles très intéressants...

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  5. Merci, j'essaye de faire au mieux.
    C'est cool de m'encourager.
    Si quiconque a des critiques à formuler, n'hésitez surtout pas, c'est comme ça qu'on s'améliore.

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